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Violences à Goma : l’assassinat de trois civils relance le débat sur la sécurité

Redigé par Tite Gatabazi
Le 2 octobre 2024 à 10:26

L’insécurité à Goma, dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), a atteint un point critique après l’assassinat de trois civils, dont Edmond Bahati Monja, le coordonnateur de la station catholique Radio Maria, le 27 septembre 2024.

Ce meurtre, survenu dans la commune de Karisimbi, reflète la gravité de la situation sécuritaire dans la capitale du Nord-Kivu. La ville, bien que sous la protection des forces de la MONUSCO, des contingents de la SADC et des FARDC, ainsi que de leurs alliés FDLR et Wazalendo, reste en proie à une violence endémique.

Depuis plusieurs mois, les habitants de Goma vivent dans la terreur, confrontés à des attaques quotidiennes perpétrées par des hommes armés non-identifiés. Selon un rapport publié par la société civile, 78 personnes ont été assassinées entre avril et juillet 2024, soulignant une détérioration continue de la situation.

Les efforts des autorités locales, telles que l’opération "Safisha Muji" lancée en avril dernier pour lutter contre la criminalité, semblent avoir peu d’impact. Malgré l’arrestation d’une cinquantaine de wazalendo, les violences se multiplient, plongeant la ville dans une instabilité grandissante.

La population est abandonnée à la merci de criminels. Cette situation met en lumière l’échec des autorités politiques et militaires à assurer la sécurité des citoyens.

L’assassinat d’Edmond Bahati Monja, qui a été abattu de plusieurs balles dans le quartier de Ndosho, est un symbole de cette violence qui gangrène Goma. L’abbé Muhigi Adeodatus, directeur de la Radio Maria, a exprimé son désarroi : « Perdre un collaborateur aussi dynamique est une immense douleur. Nous demandons aux autorités de prendre leurs responsabilités face à cette situation inacceptable. »

L’insécurité généralisée à Goma a des répercussions politiques majeures. La société civile accuse les autorités de ne pas protéger la population, ce qui alimente la frustration et la méfiance envers le gouvernement. L’instabilité dans cette région, malgré la présence militaire, remet en question l’efficacité de l’état de siège instauré pour restaurer la paix dans l’Est du pays.

Les conséquences à long terme pourraient être désastreuses, tant sur le plan social qu’économique, avec un risque accru de radicalisation de la population et un affaiblissement des institutions publiques déjà fragiles.

La situation à Goma illustre ainsi la défaillance des efforts sécuritaires, et appelle à une réévaluation urgente des stratégies mises en œuvre pour juguler la violence et protéger les civils.

A Goma, la population est abandonnée à la merci de criminels.

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