Un contingent de 249 soldats de la Force de défense nationale sud-africaine (SANDF), ayant participé à la Mission désormais achevée de la SADC en RDC (SAMIDRC), était attendu à Bloemfontein vendredi à midi. Leur arrivée a toutefois été retardée jusqu’au soir, avant d’être finalement détournée vers la base aérienne de Waterkloof, à Pretoria.

La ministre de la Défense et des Anciens combattants, Angie Motshekga, s’adressant à la presse vendredi après-midi depuis la base militaire de Tempe à Bloemfontein, a attribué la perturbation à des « défis techniques et logistiques » impliquant la compagnie aérienne contractée par la SADC.

Ceci-dit, l’Alliance démocratique (DA) a vivement critiqué la gestion de la situation.

« Ce qui devait être un retour au pays digne et solennel s’est transformé en un véritable désastre », a dénoncé le parti dans un communiqué publié peu après l’échec de l’arrivée prévue à la mi-journée.

« C’est un nouvel exemple de mauvaise planification — le même type de défaillance qui a marqué les opérations de la SANDF en RDC. »

La DA a accusé le ministère d’avoir orchestré un événement à visée médiatique sans s’assurer des fondamentaux, tels que la présence effective des troupes.

« Nous avions prévenu qu’il s’agissait davantage d’un coup de communication que d’un hommage sincère. Les faits nous ont donné raison : la cérémonie s’est muée en fiasco public, avec des soldats bloqués et un accueil censé être héroïque réduit à néant. »

Tandis que la ministre Motshekga insistait sur le fait que les retards échappaient au contrôle du département, la DA estime que ce chaos illustre une fois de plus l’échec chronique du leadership au sein du portefeuille de la Défense.

« Il ne s’agit pas seulement d’un raté médiatique », a déclaré le parti. « C’est le symptôme d’une désorganisation profonde au sein du ministère de la Défense. Les défaillances logistiques répétées, tant à l’étranger qu’au niveau national, posent de sérieuses questions sur la compétence et la capacité de direction à son sommet. »

Ce cafouillage à Bloemfontein survient au lendemain du lancement officiel par le Secrétariat de la SADC de la deuxième phase du retrait des troupes de la RDC, dont le rapatriement se poursuit via le Rwanda et la Tanzanie.

La mission, lancée en décembre 2023 avec un mandat offensif visant à repousser les rebelles du M23, a rapidement été confrontée à de nombreuses difficultés opérationnelles.

Dans un revers majeur, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de Goma en janvier, causant la mort de 18 soldats des forces régionales, dont 14 Sud-Africains. Depuis lors, les troupes de la SAMIDRC sont restées en grande partie cantonnées dans leurs bases, jusqu’à la fin officielle de la mission en mars.

Le désordre entourant leur retour vendredi n’a fait qu’attiser les critiques parlementaires de longue date concernant les déploiements de la SANDF à l’étranger.

Ce qui devait être un retour « digne » des troupes sud-africaines de la RDC s’est transformé en ce que l’Alliance démocratique (DA) a qualifié de « spectacle raté »