Les partis politiques de l’opposition rwandaise de la diaspora naissent sur les décombres des autres vieillissants. Tous se caractérisent par les mêmes faiblesses : le manque d’idéologie et programme politiques pratiques et la sempiternelle idéologie de la démocratie du nombre. L’Abbé Thomas Nahimana , cet ancien rédacteur du brûlot Le Prophète.fr vient de décider de la création d’un parti dénommé Ishema ry’U Rwanda.
Ce parti a tous les attributs négatifs de ses prédécesseurs, celui de ne pas avoir de ligne idéologique claire et sans programme politique orienté vers le développement du pays et amélioration des conditions de vie des citoyens. Pour lui, il faut lutter pour une entière démocratie contre « celle de la petite cuillère ».
Cet abbé qui annonce rentrer au pays y faire ses activités politiques et, déclare-t-il, poser sa candidature à la présidentielle de 2017. Ce parti a organisé en avril 2013 une conférence de presse à Bruxelles où pour toute idéologie politique, il a annoncé travailler dans la clandestinité par groupes de 6 adhérents sur le territoire rwandais.
La suite, comme le rapporte un journal de la diaspora belge,
« Le parti annonce s’être donné 24 mois pour aboutir à quelque chose de concret. Pour cela ils ont annoncé qu’ils vont travailler partout en petites sections de 6 personnes, néanmoins au Rwanda, ces groupes vont au début travailler discrètement pour éviter les sabotages.
Ainsi, dans les prochains jours, des colloques de concertation avec différentes sections du parti vont-ils débuter afin d’élaborer un programme et une stratégie à suivre… Au niveau international, le parti Ishema dit vouloir montrer aux pays ayant des intérêts dans la région des Grands Lacs que leurs intérêts peuvent bien être garantis tout en préservant les intérêts de la population locale », rapporte Jambonews du 16 mai 2016.
Dans des programmes de radio en ligne, l’Abbé Nahimana égrène un chapelet de stéréotypes éculés en rapport avec « un homme, une voix », « Les hutus sont tués mais il en reste… »…
Bref voici un abbé qui tient à sa hutité au moment où le Rwanda politique actuel scande et sensibilise à la Rwandité.
Rome papale, l’IDC ou la France des Lafourcade et Juppé ; Commanditaires de cette idéologie ?
Difficile à dire mais force est de constater qu’avec sa toge d’abbé, le pape ne l’excommunie ni ne lui demande de se désister. On comprend que les laboratoires des lobbies occidentaux intéressés par l’Afrique Centrale ont trouvé leur homme de paille qui va « bien garantir leurs intérêts une fois élu président de la République ».
Beaucoup d’investissements occidentaux à chaque rendez-vous électoral rwandais
Force est de constater qu’à chaque grand rendez-vous électoral, les jeux géopolitiques font surface avec une acuité sans cesse renforcée. Avec l’annonce de la fin de la période de la transition en 2003, le président de la transition Kagame a dû affronter son ancien Premier Ministre revenu dare dare de l’exil belge, le tonitruant Faustin Twagiramungu.
Ses mentors ont cru aligner une personnalité politique rwandaise bien en selle. Il commet une grossière erreur de se présenter comme une personnalité de la rupture. Peut-être obéissait-il au briefing de ses sponsors :
« Si je suis élu, je vais changer la constitution du FPR », insistait-il montrant qu’il ne sécurisait pas du tout les citoyens rwandais qui venaient à peine de se remettre des grandes secousses causées par le génocide des Tutsi de 1994 et de la guerre des infiltrés de 1996-7.
L’Occident vend à Victoire Ingabire la carte de double génocide
En 2010, à la veille du rendez-vous présidentiel d’Octobre, la pauvre Victoire Ingabire drappée de ses FDU-INKINGI/Forces Démocratiques Unifiées- Le Pilier ; quand, elle aussi, a annoncé ses couleurs, elle est venue en candidate présidentielle de la rupture.
« Même les hutu ont été tués, il faut réhabiliter leur mémoire », avait-elle annoncé devant les os des victimes du génocide des Tutsi de 1994 logés au Centre Mémorial de Gisozi.
Ces déclarations étaient nécessaires pour cette championne du double génocide et du révisionnisme du génocide des Tutsi. Elle voulait montrer qu’une fois élue, elle allait initier un nouvel ordre des choses et toutes les réalisations du FPR au pouvoir depuis 1994 allaient être jugées nulles et non avenues.
Abbé Thomas Canditat prône la compréhension
L’Abbé Thomas Nahimana lui ne vient pas comme un politicien de la rupture mais non plus celui du consensus. Il annonce ses couleurs dans ses déclarations sur les You Tube où il parle de « comprendre les forces politiques en activités dans le pays ».
Changement de tactique
Les sponsors et mentors ont dû comprendre qu’il n’est pas facile pour un jeune homme qui n’a pas de programme politique clair si ce n’est combattre « une démocratie de la petite cuillère » en cours dans le pays, de faire un bras de fer avec un régime FPR qui a secoué même l’église catholique rwandaise à se comporter comme d’autres associations de la société civile rwandaise qui doivent financer elles-mêmes leurs activités bénévoles par d’autres activités génératrices de revenus et taxables qu’elles doivent entreprendre.
L’Abbé Nahimana qui s’invite si tôt dans la mare politique rwandaise est-il commandité par ceux-là qui ne veulent pas voir Kagame subir un troisième septennat lui imposé par les petits citoyens des classes sociales populaires pauvres, lui qui est paradoxalement de droite ?
Au lieu de jouer sur les idéologies rationnelles droite, centre, gauche, réformiste ; réalités courantes en Occident, Nahimana et son Ishema Ry’URwanda se perdent dans l’idéologie du Hutu majoritaire et de la démocratie du nombre.
Ça, il n’aura pas vu venir d’autres plusieurs milliers de jeunes Bahutus promus et bien assis dans les hautes classes politiques, les classes de commerçants multimilliardaires et dans l’industrie ; des jeunes parfois de son âge qui, un jour ou l’autre, pourront se lever de leur propre initiative pour se désolidariser de son idéologie incendiaire qu’il aura ramenée au pays, laquelle idéologie pourra, si par malchance elle réussissait, détruire leur empire du capital qu’ils auront atteint au prix de gros efforts.
D’autre part, la logique humanitaire ne voudrait pas voir ressurgir cette idéologie ethnocentriste hutue en cette période si rapprochée de celle de 1994 où au moins un millions de tutsi ont été génocidés par des Interahamwe du Hutu power en quête de pouvoir absolu.
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