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Corruption Tolérance zéro : "Il n’y a ni gros ni petits poissons"- le Procureur Général Mutangana

Redigé par IGIHE
Le 13 février 2018 à 07:03

Le Procureur Général estime qu’il n’y a ni gros ni petit poisson dès lors que personne n’est au­dessus de la Loi. L’Ombudsman Général, lors de son serment l’année dernière, a reconnu qu’effectivement “les gros poisons sont là et que ce sont eux qui seront poursuivis plus que les petits.”



Beaucoup de Rwandais constatent et déplorent que seuls les petits en matière de corruption sont poursuivis par la justice, pendant que les gros, qui en plus sont les détourneurs des deniers publics, sont intouchables.

Ce lundi, au cours de son entretien avec la Presse pour la semaine dédiée à la lutte contre la corruption, le Prof. Sam Rugege, Président de la Cour Suprême, a montré sa préoccupation pour avoir observé que le plus souvent ce sont les dossiers sur les petites sommes de corruption qui arrivent dans les Tribunaux. Ce sont surtout les cas des motards, des chauffeurs, des autorités de base.

Le Procureur Général, lui, trouve que le problème est l’inexistence de preuves et que personne n’est au dessus de la Loi. Il dit : “On entend de temps en temps l’usage du terme “petit et gros poissons”, et je voudrais dire aux journalistes que nous ne l’acceptons pas, parce la Constitution dit que tous sont égaux devant la Loi.” Et de poursuivre : Nous, nous sommes convaincus qu’il n’y a ni gros ni petit poissons, quiconque sur lequel on a trouvé des preuves du crime de corruption et de détournement de fonds publics est amené devant la justice.

Mutangana a dit que le Procureur ne convoque une personne devant la justice qu’après avoir trouvé des preuves suffisantes du crime commis, comme le prévoit la loi.

Mutangana a dit que même si le rapport de l’OAG/Office de l’Auditeur Général montre que celui-ci est mal géré, tout ce qu’il présente ne constitue pas à 100% une faute pénale. Il a ajouté : “La procédure pénale que nous avons aujourd’hui ne prévoit pas qu’une personne puisse être condamnée par le Parlement sur la seule base du point de vue de la Commission “PAC.”

La Secrétaire Permanente au Ministère de la Justice, Isabella Karihangabo, a demandé aux Rwandais de donner des informations dont ils disposent sur la corruption, car le gros problème qui se pose pour poursuivre les personnes soupçonnées de corruption est le manque d’informations.

Le rapport de RGB sur la façon dont les rwandais apprécient la gouvernance et l’octroi des services dans les instances administratives qui leur sont proches, au cours de l’exercice 2017, montre que 50,4% des personnes interrogées désapprouvent le fait que les personnes soupçonnées de corruption ne sont pas toutes poursuivies.

Texte en Kinyarwanda « Umushinjacyaha ati:Nta fi nini, nta ntoya », umuseke.rw du 12/2/2018.


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