Les violences se poursuivent au Burundi et particulièrement dans sa capitale. Chaque nuit compte son lot d’affrontements, de blessés et de victimes. Au moins quatre morts ont été dénombrés depuis le début de cette semaine. Dans ce climat, les habitants de Bujumbura poursuivent leur quotidien tant bien que mal.
Entretemps les figures politiques issues du FNL, Agathon Rwasa, actuel Vice Président de l’Assemblée Nationale burundaise, sillonnent les capitales des pays des Grands Lacs, Uganda et Tanzanie, pour explication et soutien au Régime actuel de Nkurunziza.
A Bujumbura, capitale connue pour ses fêtes, l’ambiance n’est plus aux soirées. « Seul le Kiss-club [une boîte de nuit à la mode] ouvre timidement durant les week-ends. Les Havana, Aosta ou Carvados fonctionnent au ralenti », témoigne Arthur*, un habitué des sorties. La vie nocturne a presque disparu et a laissé place aux craintes et aux tensions.
La population de Bujumbura tente tout de même d’avoir un quotidien ordinaire. Mais ce n’est pas toujours possible. Les quartiers contestataires au troisième mandat de Pierre Nkurunziza sont tour à tour bloqués et fouillés. « Les gens vont au travail, mais si ton quartier est encerclé, tu n’ouvres même pas la porte. Ce sont des quartiers où cela tire beaucoup et la police dit qu’elle va faire de fouilles pour trouver les armes », explique William, un autre jeune Burundais. Il habite le quartier de Kibenga : « Il n’y a pas encore eu de fouille. Donc je me déplace facilement. Mais maintenant pour des questions de sécurité, j’évite de circuler en taxi-moto. La sécurité n’est pas garantie. » William a peur et fait le même constat que beaucoup d’habitants de la capitale : « Il faut rentrer tôt, 19h au plus tard. Les gens essaient de vivre comme ils le peuvent. »
La vie continue ou presque donc. Depuis avril, le pays se déchire sur la question du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Malgré les élections et sa prestation de serment, l’opposition ne reconnaît pas sa légitimité, invoquant les accords d’Arusha limitant les mandats présidentiels à deux. Les tensions et altercations ont fait de nombreuses victimes civiles ces derniers mois rendant la vie à Bujumbura particulièrement difficile.
Une ville désertée à la tombée de la nuit
« Beaucoup de commerces ont fermé. A 19h on est tous à la maison », regrette Pierre. Il souligne qu’un bar du centre-ville est devenu une église. « La circulation n’est plus la même qu’il y a cinq mois, confirme Albert. Des bistrots ferment avant 19h, certains magasins ont déjà fermé. » La vie des étudiants reste aussi chaotique.
« L’université a repris les cours, mais au ralenti, souligne Claire étudiante en gestion et bonne gouvernance des entreprises et des administrations. Je ne vais pas à l’université tous les jours et à chaque fois ce n’est que pour deux heures parce qu’une partie des professeurs ont quitté le pays. Il n’y a plus de cours après 16h pour des questions de sécurité. Le programme du soir est tout simplement annulé jusqu’á quand, on ne sait pas. La vie est un peu dure, on ne peut rien entreprendre et on a toujours peur d’être enlevé ou tué. »
Avec Agence Bujumbura News
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