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Une première ministre pour affichage en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 avril 2024 à 09:15

En RDC on a acté l’inversion des valeurs et on s’en accommode. Les récentes élections de décembre 2023 ont été la risée de la terre entière. Les machines à voter dans les domiciles privés, chez des politiciens, remplies par avance, saccagées par les manifestants, transportées par qui on veut…c’était trop. Un spectacle ahurissant. On passe vite.

On a assisté à l’épisode de la démission du gouvernement et de la conduite des affaires courantes. Au sommet de l’Etat, on n’en a pas la même lecture. Des ministres sont restés, d’autres ont décidé d’autorité de siéger à l’assemblée nationale.

Certains ont pensé que c’était le tour de Vital Kamerhe de devenir Premier Ministre. Suite aux accords de Nairobi et du soutien qu’il a apporté au candidat commun.

C’était sans compter avec la mauvaise foi caractérisée de Felix Tshisekedi dont les compromissions et les trahisons remplissent le palmarès.

Il vient de nommer Madame Judith Suminwa Tuluka, à ce poste prestigieux. Elle était précédemment ministre du plan.

Mais Vital Kamerhe connaît son partenaire et beau-frère à la cité. Il a anticipé le coup et s’est constitué un groupe parlementaire au sein de l’union sacrée. Et se préparer ainsi le tapis rouge du perchoir à défaut de la primature qui lui revenait de droit.

Les tractations ont continué autour du très controversé secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya. Quatre long mois pour accoucher d’une première ministre et peut-être d’un gouvernement pléthorique. Cela reste loin de la vie quotidienne du citoyen congolais assailli par la misère.

La question de la nomination d’une Première ministre et des tensions politiques sous-jacentes dans le contexte d’une coalition gouvernementale soulève plusieurs enjeux fondamentaux relatifs à la gouvernance, à l’intégrité des accords politiques et à la stabilité d’un pays confronté à des défis internes et externes.

Une analyse structurée de ces problématiques, mettant en lumière les implications de telles dynamiques politiques.

L’Enjeu de la cohésion au sein d’une coalition : La formation d’un gouvernement de coalition repose généralement sur des accords préélectoraux ou post-électoraux entre différents partis politiques, avec pour objectif de créer un exécutif stable capable de gouverner efficacement.

L’attribution des postes clés, tels que celui de Premier ministre, est souvent un élément central de ces accords. Lorsqu’un seul parti s’arroge les deux postes principaux de l’exécutif, cela devient source de tensions au sein de la coalition, surtout si cette appropriation va à l’encontre des conventions établies.

Une telle situation peut être perçue comme une trahison des engagements pris et miner la confiance entre les partenaires, essentielle à la pérennité de la coalition. Tshisekedi en à accumuler qu’on ne les compte plus ses trahisons.

Le non-respect des engagements pris lors de la formation d’une coalition aura des répercussions significatives.

Cela va entraîner une instabilité politique, comme illustré par la fronde prévisible à la chambre des députés. Et fragiliserait la légitimité de l’exécutif aux yeux de l’opinion publique et des acteurs politiques, en projetant l’image d’un gouvernement plus intéressé par les jeux de pouvoir internes que par l’intérêt général.

La crise de confiance engendrée par le non-respect des engagements au sein de la coalition gouvernementale aura des conséquences graves, surtout dans un contexte où le pays est en guerre.

La désertion de cadres et d’hommes politiques de premier plan vers la rébellion, pour divers motifs, souligne un manque de réflexion et de vision à long terme de la part des leaders politiques.

L’accusation portée contre les déserteurs et leurs partis politiques, sans un effort intellectuel de mise en perspective des raisons de leur départ, révèle une approche réactive plutôt que proactive face à la crise.

On accuse le PPRD et son président sinon autorité morale l’ancien président Joseph Kabila, on va jusqu’à exiger que les cadres de son parti soient mis sous surveillance des renseignements et que le parti soit dissous. Très sévère.

Mais voilà que des personnalités connues du sérail de l’UDPS franchissent aussi le pas. Faut-il accuser l’UDPS et son président qui est aussi président de la république ? Les communicants de l’UDPS ont manqué de maturité en allant trop vite en besogne.

Le raccourci de traître à la nation, à la patrie les rattrape et ils n’ont pas honte. L’ancien président Joseph Kabila est en droit d’assigner Augustin Kabuya pour « dénonciation calomnieuse destinée à porter atteinte à l’honneur et l’intégrité ».

Mais il ne lui fera pas ce cadeau. Le pouvoir ne cesse de harceler ses proches, y compris sa propre sœur pour le pousser à bout. Il a prouvé qu’il est imperturbable et sait répondre par le silence.

La situation décrite met en évidence les défis inhérents à la gouvernance en période de crise, en particulier au sein d’une coalition.

Le respect des engagements, la gestion équitable des tensions internes, et une réflexion approfondie sur les causes profondes de la désaffection politique sont essentiels pour maintenir la cohésion de l’exécutif et assurer la stabilité du pays.

Face aux signaux rouges depuis deux ans, il est impératif de repenser les stratégies politiques et de gouvernance pour naviguer efficacement dans cet environnement complexe et troublé.


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