Le comité Nobel a salué "son combat contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte pour promouvoir les droits humains et la liberté pour tous". Mohammadi, dans une tribune pour "Libération" en septembre, avait exprimé la nécessité de mettre fin au régime despotique religieux iranien, tout en prônant une démarche non violente.

La lauréate 2023 du Nobel de la paix, plaçait ainsi le mouvement "Femme, Vie, Liberté" au cœur de sa vision, un mouvement qui va au-delà d’une simple manifestation de protestation, avec un objectif clair : restaurer la démocratie, la liberté et l’égalité.

Plusieurs noms étaient évoqués cette année pour cette distinction, notamment Mahbouba Seraj, défendant les droits des femmes en Afghanistan, ou encore l’Irano-Américaine Masih Alinejad, opposante au port obligatoire du hijab.

Les paris concernant les potentiels lauréats étaient variés, reflétant un monde en tension, des conflits en Ukraine aux tensions USA-Chine.

Seul le nombre total de candidats, 351, comprenant 259 individus et 92 organisations, était public, les noms étant confidentiels pendant cinquante ans.

L’an dernier, le Nobel avait récompensé des défenseurs des droits en Russie, Ukraine et Biélorussie.

Cette année, les spéculations pointaient vers des figures comme le président ukrainien Zelensky ou des militants environnementaux comme Greta Thunberg.

L’approche du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme laissait aussi présager une distinction pour une institution telle que la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg.

Dans la foulée de l’annonce, l’ONU a demandé la libération de la lauréate, la militante iranienne des droits humains Narges Mohammadi emprisonnée depuis un an à Téhéran.