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Sénégal : La lutte entre David et Goliath, un opposant face à un système judiciaire coriace

Redigé par Jean Jill Mazuru
Le 9 mai 2023 à 02:05

Un tribunal sénégalais a condamné lundi 08 courants, l’opposant Ousmane Sonko à une peine de six mois de prison avec sursis en appel dans une affaire de diffamation qui pourrait compromettre sa candidature à l’élection présidentielle de l’année prochaine.

Sonko, 48 ans, est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019 et compte se présenter à nouveau en 2024, mais deux affaires judiciaires pourraient ruiner sa candidature.

Il a été condamné à une peine de deux mois de prison avec sursis et à une lourde amende en mars dernier pour avoir diffamé le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. La cour d’appel de Dakar a porté la peine à six mois lundi, ce qui pourrait rendre Sonko inéligible pour le prochain scrutin.

Baboucar Cisse, avocat du ministre, a déclaré aux journalistes que la condamnation écarterait Sonko de la présidentielle de 2024 si elle est confirmée après une période de six jours pour les appels.

Un porte-parole du parti de Sonko, Ousseynou Ly, et des partisans sur les réseaux sociaux ont également déclaré que la décision anéantirait sa candidature si elle était confirmée, mais les avocats du politicien ont quitté le tribunal sans répondre aux questions.

Le tribunal a également ordonné à Sonko de verser 200 millions de francs CFA, environ 330 000 dollars US de dommages-intérêts à Niang.

Sonko ne s’est pas présenté à l’audience, après avoir prévenu qu’il ne répondrait plus aux convocations judiciaires sans garanties pour sa sécurité.

Il faisait apparemment référence à ses allégations d’une tentative d’assassinat en mars par la police lors de son transfert forcé au tribunal de Dakar lors des premières poursuites pour diffamation.

"Ce n’est plus de la justice, c’est du banditisme judiciaire, et c’est pourquoi j’ai pris la décision, toujours dans le cadre de ma campagne de désobéissance civile, de ne plus collaborer avec cette justice" sans garanties de sécurité, a déclaré Sonko.

En plus de faire appel de sa condamnation pour diffamation, Sonko a nié l’accusation de viol, affirmant être victime d’un complot du président Macky Sall.

Il doit également comparaître plus tard ce mois-ci pour une accusation de "viol et menaces de mort" suite à une plainte déposée par une employée d’un salon de beauté où il s’était rendu pour un massage.

Véritable poil à gratter pour l’hôte du palais de Dakar, les analystes n’hésitent pas à déclarer que Macky Sall à travers ces procès tente de s’ôter une épine de son pied.


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