Durant ce séminaire les communautés Banyamulenge, Hema et Tutsi témoigneront de ce qu’elles ont vécu ces dernières années.
Des avocats de villes de la RDC comme Bunia, Goma, Bukavu et Kinshasa ont uni leurs efforts pour organiser le séminaire, aux côtés de plusieurs représentants d’associations représentant les communautés touchées.
Lors d’une conférence de presse tenue dans le cadre du séminaire, vendredi, Jean Paul Shaka, l’un des membres du collectif d’avocats, a déclaré que leur démarche de recherche de justice pour les victimes des atrocités dans l’Est de la RDC était "purement juridique" et ne faisait pas partie d’un quelconque processus politique.
"Le but de cet événement est de donner aux victimes une plateforme pour raconter leurs histoires", a déclaré M. Shaka.
"Nous avons accepté, et nous sommes très honorés de les représenter et d’apporter notre contribution professionnelle à la lutte pour la justice. Il est crucial que la justice ait une place dans le discours actuel dans le pays. Nous croyons, en tant qu’avocats, qu’il n’y aura pas de paix en RDC si justice n’est pas rendue aux victimes."
Parmi les atrocités rendues publiques vendredi, figurait un massacre commis par le groupe armé CODECO dans un camp de personnes déplacées situé à Lala, dans la province de l’Ituri.
L’équipe inclut Bernard Maingain, un avocat belge qui dénonce depuis des années les atrocités et l’idéologie du génocide dans la région des Grands Lacs.
Les témoignages de près de 80 victimes et témoins des provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri seront consignés et remis à la procureure de la Cour Pénale Internationale, a déclaré Maingain.
"Nous sommes tous d’avis, au sein de l’équipe, que la violence dans l’Est de la RDC relève davantage du génocide", a déclaré Maingain.
Par exemple, l’attaque de CODECO sur le camp de Lala a fait plus de 50 morts.
Le camp est situé à environ trois kilomètres de la base de la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC (MONUSCO).
Maingain a indiqué que l’équipe d’avocats demanderait au Secrétaire Général de l’ONU de lancer une enquête officielle sur l’attitude du personnel de la MONUSCO lors des massacres survenus dans certaines régions de l’Est de la RDC.
Selon lui, l’échec de l’armée congolaise à protéger les civils des groupes armés est une question de moralité, de fonctionnement d’un État et une question juridique.
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