Urgent

Quand l’État légalise le crime, la nation pleure ses martyrs

Redigé par Tite Gatabazi
Le 16 février 2025 à 11:08

Il fut un temps où la République possédait encore un semblant de colonne vertébrale, où l’autorité de l’État ne se négociait pas dans les ruelles sombres de l’improvisation et de la compromission.

Mais aujourd’hui, le drame a engendré un autre drame : non seulement la nation est à genoux sous le poids de l’amateurisme au sommet de l’Etat, des guerres interminables, mais elle doit désormais cohabiter avec des criminels faits rois par décret.

Car que reste-t-il d’un pays où l’autorité se délite au point de légaliser le chaos, où des milices, armées et baptisées en hâte, dictent leur loi aux innocents qu’elles prétendaient défendre ?

L’histoire retiendra que sous la présidence de Félix Tshisekedi, l’État congolais a franchi un cap fatal : celui de l’institutionnalisation du crime. Au nom d’une défense improvisée, on a ouvert l’arsenal de la République à des âmes sans foi ni discipline, à des enfants de la violence nourris au sein du désordre. On leur a confié des fusils, des balles, du pouvoir. Et ces armes, au lieu de servir la nation, ont retourné leur feu sur elle. Car une balle tirée sans justice ne distingue ni l’ami de l’ennemi, ni le voleur de l’orphelin, ni le violeur de l’innocente.

Les ruelles de Kalehe, Katana, Mudaka, Kavumu, Miti, Kabare, Bukavu sont le théâtre d’un effondrement moral sans précédent. Des maisons ont été pillées, des commerçants ruinés, des familles brisées par ceux que le gouvernement congolais a intronisé.

La population, accablée par tant de trahisons, n’a plus de larmes à verser. Et pourtant, l’horreur ne s’arrête pas aux portes de Bukavu. Partout où ces criminels en uniforme improvisé passent, c’est le même rituel de désolation : ils volent, violent, pillent et tuent.

Mais qui portera le poids de cette responsabilité ? Qui répondra des forfaits commis sous couvert d’une légalité bâtarde ? Si demain, l’histoire convoque les coupables, il faudra que ceux qui ont conçu ce monstre répondent de ses crimes. Il faudra juger, avec la rigueur implacable des justices qui veulent survivre au déshonneur, ceux qui ont fait du Congo un cimetière de principes. Muhindo Nzangi, l’homme qui a soufflé cette funeste idée dans l’oreille du Président, devra rendre des comptes. Félix Tshisekedi, qui a endossé cette hérésie militaire, devra répondre devant le tribunal de l’histoire.

Car nul ne peut impunément légaliser l’illégalité sans en payer le prix. Nul ne peut ensemencer la barbarie et espérer récolter la paix. Ceux qui aujourd’hui défendent la cause des milices sous couvert de patriotisme ne font qu’ajouter de l’essence sur un incendie qui dévore déjà la République. Ils pensent sécuriser le pays ; ils ne font que sceller son destin dans la brutalité.

Un jour viendra où la justice retrouvera sa voix. Ce jour-là, on ne jugera pas seulement les bandits qui ont tiré, mais aussi ceux qui leur ont donné les armes. Car légitimer des criminels, c’est leur donner la permission d’enterrer la nation. Mais une nation qui meurt sous les balles qu’elle a elle-même distribuées n’est plus qu’un fantôme errant dans les ruines de son honneur.

Les wazalendo, milice collaborant avec les FARDC.

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