Le président Tshisekedi a accusé le Rwanda de « remplacer les citoyens congolais par des étrangers » dans cette région de l’est de la RDC, exacerbant les tensions déjà vives.
Dans une interview accordée à DW, le ministre Nduhungirehe a qualifié ces accusations de « dangereuses » et a mis en garde contre leur potentiel à attiser la xénophobie, notamment envers les communautés tutsi congolaises. « Ces déclarations sont non seulement irresponsables, mais elles alimentent également les divisions ethniques dans une région déjà marquée par des conflits », a-t-il affirmé.
Le ministre rwandais a contesté la logique des accusations, soulignant qu’il est inconcevable que des citoyens rwandais choisissent de quitter un pays pacifique pour une région en proie à la violence. « Il est absurde de prétendre que des Rwandais quitteraient un environnement stable pour aller s’installer dans une zone de guerre, où plus de 200 groupes armés, comme les FDLR et les milices Wazalendo, perpétuent des violences quotidiennes », a-t-il déclaré.
Nduhungirehe a également dénoncé le soutien présumé de Kinshasa aux FDLR, un groupe armé accusé de crimes graves, y compris son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda. Pour Kigali, la coopération entre le gouvernement congolais et ces groupes reste un obstacle majeur à la paix dans la région.
Ces tensions sont survenues à quelques jours des pourparlers de Luanda, prévus ce 15 décembre, sous la médiation du président angolais João Lourenço. Ces discussions, qui réuniront le président Paul Kagame et son homologue congolais Félix Tshisekedi, visent à élaborer une feuille de route pour résoudre la crise sécuritaire persistante dans l’est de la RDC et la région des Grands Lacs.
Le ministre rwandais a exprimé l’espoir que ces pourparlers permettront d’établir des négociations directes entre le gouvernement congolais et le M23, un groupe armé représentant la communauté tutsi congolaise, souvent marginalisée dans les processus politiques en RDC.
Malgré les conflits, des rapports des Nations Unies indiquent que plus de 1,45 million de déplacés internes sont retournés au Nord Kivu ces derniers mois. Cependant, la situation humanitaire et sécuritaire reste critique. Kigali continue de nier toute implication dans le soutien au M23, qualifiant ces allégations de « sans fondement ».
Pour le Rwanda, la clé d’une paix durable réside dans l’arrêt de la collaboration entre Kinshasa et les FDLR. « Tant que ce problème ne sera pas résolu, il sera difficile d’instaurer une stabilité durable dans la région », a conclu Olivier Nduhungirehe.
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