Lors d’une conférence de presse tenue le 27 novembre, Emmanuel Ndayisaba, le secrétaire exécutif du Conseil, a exposé les plaintes et a souligné que le CNPH avait dépêché une équipe pour aborder cette question avec les instances compétentes. Il a également souligné l’importance de réviser la loi régissant la circulation routière, une demande qui émane tant du Conseil que des personnes touchées par ces handicaps.
Malgré l’adoption d’une politique en 2021 visant à favoriser l’inclusion totale et la participation active des personnes en situation de handicap dans tous les secteurs de la société, cette barrière persiste.
Emmanuel Ndayisaba a exprimé son point de vue en ces termes : "Nous avons de nombreuses personnes atteintes de troubles de la parole et de l’audition qui conduisent déjà, mais elles ont obtenu leurs permis de conduire dans d’autres pays. Je pense que le Rwanda devrait également commencer à délivrer ce type de permis. Jusqu’à présent, les personnes souffrant de troubles de la parole et de l’audition n’ont jamais été impliquées dans un accident de la route. Elles sont même plus prudentes que les autres. Posséder un permis de conduire pourrait également ouvrir des opportunités économiques pour elles."
M. Ndayisaba a également suggéré que les véhicules conduits par ces individus portent un panneau signalant leur condition, et a plaidé pour une plus grande diffusion de la langue des signes parmi la population, afin de faciliter la communication avec les personnes atteintes de troubles de la parole et de l’audition.
Un exemple concret de cette problématique est apporté par Parfait Rwaka, un Rwandais atteint de troubles de la parole et de l’audition, qui exerce le métier de chauffeur professionnel depuis 24 ans, percevant un salaire mensuel. Il travaille pour l’Union nationale des sourds du Rwanda (RNUD).
Malgré ses efforts répétés, il n’a jamais réussi à obtenir un permis de conduire rwandais en raison de son handicap. Il se voit contraint de renouveler son permis en Ouganda à chaque expiration, car le Rwanda ne permet toujours pas aux personnes sourdes de conduire. Parfait Rwaka a plaidé en faveur d’un changement dans la législation rwandaise régissant la circulation, soulignant ainsi la nécessité d’une réforme.
Transparency International Rwanda a également reçu des plaintes concernant le refus de délivrer des permis de conduire aux personnes atteintes de troubles de la parole et de l’audition. Colette Ndabarushimana, coordinatrice politique et juridique à TI Rwanda, a commenté : "Les plaintes émanant de la communauté des sourds et des personnes atteintes de troubles de la parole au sujet des permis de conduire constituent des cas préoccupants que nous avons reçus."
Lors d’un échange avec Transparency International le 17 novembre 2023, Pelagie Uwera, vice-présidente de la commission sénatoriale permanente pour les affaires politiques et la bonne gouvernance, a également affirmé la nécessité d’adopter une loi autorisant les personnes souffrant de troubles de la parole et de l’audition à détenir un permis de conduire, une pratique déjà en vigueur dans d’autres pays du monde.
L’ACP Teddy Ruyenzi, représentant la police lors de ces discussions, a fait part de son accord en ces termes : "En tant que policiers, nous ne rencontrons aucune difficulté à mettre en application les lois en vigueur. Le problème réside dans l’absence d’une loi autorisant les personnes souffrant de troubles de la parole et de l’audition à obtenir un permis de conduire. Si une telle loi était adoptée, nous serions en mesure de la faire respecter."

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