Dans cet événement, il y aura de la prose, sous le rythme du tambour du Rwanda et du Burundi, des danseurs Intore, des chansons et danses traditionnelles, des scénarios sur un pacte de paix. Sur l’agenda de cette veillée culturelle se trouve : les performances des clubs culturels rwandais Mutabaruka, Sango Cet, le Club Intwari, le Club Himbaza et Olympe Niragira.

Les origines de Kaze Rugamba

Lors d’une conférence de presse, Kalisa Rugano, organisateur de cet événement, est revenu sur les origines du titre, qui est en partie culturelle, et en partie historique. Kaze Rugamba était une chanson traditionnelle que les Rwandais avaient écrite pour accueillir le roi du Burundi, Ntare IV Rugamba, après que lui et Mutara II Rwogera du Rwanda aient accepté de ne plus s’affronter, mettant fin à un conflit qui avait presque 100 ans. C’est une chanson qui a beaucoup d’histoires, car ceux qui la chantent sont souvent des enfants qui ne savaient pas ce que c’était.

« Kaze Rugamba est une chanson que les Rwandais ont chantée pour saluer Ntare Rugamba, le roi du Burundi. Beaucoup ne savent pas, même les anciens ne savent pas. J’ai eu la chance de l’apprendre de mes grands-parents, et j’ai même essayé de le transmettre aux plus petits enfants, » a dit Kalisa Rugano.

C’était sous le règne de Ntare IV Rugamba au Burundi, et de Mutara II Rwogera au Rwanda. Les Burundais et les Rwandais se battaient par intermittence depuis environ 100 ans. Alors ils virent que les Intores ,l’armée du roi, mouraient en grand nombre et que leurs peuples respectifs aussi périssaient. Tous deux ont trouvé que ces guerres de domination ne les menaient nulle part.

« Mutaga III Senyamwiza , le roi du Burundi qui avait précédé Ntare IV Rugamba est mort à Buyenzi en territoire du Rwanda. En ce même moment, le prince du Rwanda, fils de Mutara Sebugeshi, lui aussi a succombé au Burundi. Le chef burundais Rurinda est également décédé en honneur de son pays (...) »

Grâce à cette rencontre de Ntare IV Rugamba et de Mutara II Rwogabara, ils sont parvenus à signer un Pacte perpétuel de paix dit « imihango y’imimaro », un pacte de non-agression en quelques sortes.

Les membres de ces clubs culturels Rwandais et Burundais affirment avoir eu une chance de rencontrer Kalisa Rugano qu’ils qualifient de dictionnaire ou d’encyclopédie de la culture et de l’histoire de ces deux pays. Omar Nzoyisaba, un des artistes burundais du club Intwari s’attend à un impact majeur de cet évènement dans le rebâtir du tissu social des 2 pays.

Il a déclaré : « C’est un spectacle, comme nous l’avons fait autrefois, qui est devenu une leçon pour nous, d’autant plus que nous avons toujours eu envie de puiser dans une source de la nature et de la culture, et nous trouvons que le spectacle est lié aux relations entre ces deux pays. Nous essaierons d’utiliser nos compétences pour plaire à ceux qui viendront nous voir, et les aider à insuffler dans leur esprit les bonnes qualités qui nous ont toujours caractérisés ».

C’est une initiative à saluer de la part de ces jeunes artistes qui cherchent à inspirer cette bonne relation de vivre en harmonie. Et quand il s’agit d’une coïncidence purement fortuite d’avec le retour d’un climat apaisé des relations entre le Président Kagame et Ndayishimiye le 4 février 2023 lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat membres de l’EAC, Kalisa Rugano a eu une occasion de donner des éclaircissements face aux faits de certains qui cherchent à politiser cet évènement.

Néanmoins, il appelle les populations des deux pays à marcher dans les pas de leurs leaders.

L’évènement culturel, Kaze Rugamba, aura lieu le vendredi 03-03-2023 à 19h, dans la salle du campus de Remera, ex KIE. Le droit d’entrée varie de 5000 à 20000 Frw selon les catégories.

Omar Nzoyisaba du Club Intwari

Yannick Niyonzima du club Himbaza