Cette problématique a été soulevée par des jeunes de l’Université du Rwanda, campus de Huye, lors d’une campagne de sensibilisation organisée le 16 octobre 2024 à l’intention des étudiants des universités et des écoles supérieures du pays.
Jean de Dieu Ndihokubwayo, étudiant à l’Université du Rwanda à Huye, a confié à IGIHE que la jeunesse commence à adopter une nouvelle mentalité sur le travail. De plus en plus de jeunes réalisent que tout travail apportant un revenu mérite d’être valorisé.
Il souligne toutefois que certaines personnes extérieures à cette dynamique n’ont pas encore compris que même un diplômé universitaire peut légitimement exercer tout métier dès lors qu’il est rémunéré. Cette attitude, selon lui, démoralise.
« Cette mentalité persiste dans la société. Lorsque les gens voient un étudiant ou un diplômé universitaire solliciter un emploi comme maçon, ils se moquent et le critiquent. Ils doivent comprendre que nous aussi, nous cherchons simplement à améliorer notre situation. Au lieu de nous décourager, ils devraient plutôt nous soutenir, car cela nous aiderait grandement », a-t-il déclaré.
Ndihokubwayo a également critiqué certains jeunes qui pensent qu’ils ne peuvent pas commencer par des emplois modestes, croyant à tort qu’ils doivent directement viser de grands investissements comme ceux de leurs parents.
« C’est une erreur. On peut très bien commencer avec peu, que ce soit avec 10 000 francs ou une petite somme, et progresser jusqu’à atteindre de grands objectifs », a-t-il ajouté.
Patrick Niyigena, un cadre au Ministère de la Jeunesse et du Développement des Arts, chargé de la promotion de l’entrepreneuriat chez les jeunes, a exhorté les étudiants à dépasser ces obstacles et à se concentrer sur leurs objectifs, même si leurs efforts ne sont pas toujours reconnus.
« Ce genre de mentalité contribue à l’augmentation du chômage. Un étudiant universitaire doit changer de perspective et ne pas avoir honte de vendre des tomates ou d’être agriculteur. Il ne doit pas hésiter à ouvrir un atelier de cordonnerie, car en réalité, ces activités sont encore plus valorisantes lorsqu’elles sont exercées par des diplômés », a-t-il affirmé.
Il a également souligné que le gouvernement encourage la jeunesse à ne pas se limiter à la recherche d’emplois publics, mais plutôt à devenir des travailleurs autonomes et des entrepreneurs capables de créer de l’emploi pour eux-mêmes et pour d’autres.
Ce responsable a également invité les étudiants à s’informer sur les opportunités qui les entourent afin de les exploiter pour leur propre développement, car il a été constaté que beaucoup manquent de saisir ces occasions, souvent à cause de leur concentration sur les études.
Dans le cadre de la lutte contre ce problème d’ignorance des opportunités, le projet « Hanga Akazi », financé par l’USAID et en partenariat avec plusieurs ministères, partage des messages avec les étudiants des universités et des institutions supérieures pour leur rappeler de ne pas seulement chercher un emploi, mais aussi d’en créer.
Ils sont encouragés à s’adresser aux institutions financières et au Fonds de Garantie (BDF, sigle en Anglais) pour obtenir des capitaux de démarrage.
Actuellement, les statistiques montrent que seuls 5 % des employés au Rwanda travaillent dans le secteur public, ce qui signifie que l’État ne pourra pas à lui seul résoudre le problème du chômage. La solution réside donc dans l’entrepreneuriat.
Cette campagne se poursuivra dans de nombreuses autres universités et établissements d’enseignement supérieur à travers le pays, afin de changer la perception des jeunes sur le marché du travail.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!