Cette mode soulève des inquiétudes quant à son impact sur leur bien-être mental et physique, alertent des experts. Toutefois, ce phénomène n’a pas encore gagné l’ampleur observée outre-Atlantique en Europe.
Leur contenu se répand par milliers de partages, mettant en scène des fillettes âgées de 8 à 12 ans, en extase devant des produits de beauté ou implorant une mère pour l’achat d’un correcteur, clamant leur désir inspiré par des vidéos vues en ligne. La suite montre l’enfant se préparant devant un miroir, les cheveux retenus par un bandeau, imitant les tutoriels de beauté populaires.
Ces jeunes "enfants de Sephora" reproduisent les gestes et expressions des influenceuses, vantant les mérites de produits de beauté avec emphase.
La controverse s’étend notamment aux dépenses engagées pour ces produits de luxe, avec des crèmes atteignant des prix avoisinant les 70 euros.
"Comment est-il possible que ces jeunes filles investissent des sommes équivalentes à mon salaire en cosmétiques ?", s’interroge une employée de Sephora aux États-Unis sur TikTok, où l’on déplore également l’attitude de ces jeunes consommatrices, à l’origine de désordres dans les magasins.
En France, le tableau est différent, assure une vendeuse Sephora à Paris, où les jeunes clientes, bien que plus nombreuses, sont généralement accompagnées et bien éduquées. La marque, propriété du groupe LVMH (Louis Vuitton-Moët-Hennessy), n’a pas répondu aux demandes de commentaire de l’Agence France - Presse, AFP.
Les produits promus, malgré leur apparence innocente, contiennent des ingrédients puissants comme le rétinol, normalement destinés à une peau plus mature, pointent des spécialistes.
"Une augmentation de l’usage de cosmétiques pour adultes par les enfants est observable. Nombre de parents que je consulte ignorent les risques associés, faisant davantage confiance aux influenceurs qu’à des professionnels de santé", exprime le dermatologue américain Danilo Del Campo à l’AFP, mentionnant une croissance des consultations pour des réactions cutanées dues à une mauvaise utilisation de ces produits.
Il met en garde contre la fragilité de la peau jeune, plus susceptible aux irritations, et les dangers d’une exposition précoce aux substances chimiques de ces cosmétiques. Le Dr Del Campo observe également des problèmes d’estime de soi chez de jeunes patients, cherchant à corriger des imperfections inexistantes.
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