Cette position survient dans un contexte historique complexe. Suite à l’assassinat de Melchior Ndadaye en octobre 1993, le Burundi a été le théâtre de violences qui ont causé la mort de nombreuses personnes, poussant certaines à fuir vers le Rwanda. Ces réfugiés, majoritairement issus de l’ethnie Hutu, se sont joints aux milices Interahamwe, participant activement aux atrocités commises contre les Tutsis, y compris des actes d’une cruauté inouïe tels que le démembrement et la consommation des cœurs de leurs victimes.
Les accusations portées contre les ressortissants burundais s’appuient sur des témoignages glaçants, comme celui de Munyurangabo Evode, leader d’une association de survivants du génocide, qui décrit des scènes d’une barbarie extrême dans la région de Mayaga. Ces révélations soulignent l’urgence et la nécessité de rendre justice pour ces actes inhumains.
Cependant, malgré les demandes répétées du Rwanda, accompagnées d’ordres d’arrestation internationaux, le Burundi reste muet, ne donnant aucune suite à ces requêtes. Cette situation est d’autant plus frustrante pour les survivants et les familles des victimes que 1148 suspects, dont 16 Burundais, demeurent en liberté, échappant à toute forme de responsabilité pour leur implication présumée dans le génocide.
Des voix s’élèvent, tant au Rwanda qu’au sein de la communauté internationale, pour critiquer l’inaction du Burundi. Les appels à une justice transnationale se multiplient, rappelant que l’impunité ne saurait être tolérée, surtout face à des crimes d’une telle gravité. Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, exprime son incompréhension face au manque de coopération du Burundi, soulignant l’absence totale de procès ou d’extraditions concernant ces accusations sérieuses.
Trente ans après la fin du génocide, qui a vu la mort de plus d’un million de Tutsis, le manque de volonté de certains pays à poursuivre les auteurs de ces crimes continue de hanter les survivants et d’entraver le processus de réconciliation et de guérison. Le cas du Burundi illustre tristement cette réalité et montre les défis persistants dans la lutte contre l’impunité et pour la justice internationale.
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