Depuis plusieurs jours, le Burundi affirme que le Rwanda refuse de lui transférer les individus soupçonnés d’avoir participé à la tentative de renversement de son gouvernement en mai 2015. Le président burundais Evariste Ndayishimiye est même allé jusqu’à affirmer que ces personnes constituent le "noyau" du groupe armé RED Tabara, responsable de récentes attaques dans les provinces de Bujumbura et Bubanza, une allégation démentie par Kigali.
Le Rwanda justifie son refus d’extrader ces Burundais par leur statut de réfugiés, protégé par les droits internationaux. Dans l’interview à Primo Media Rwanda, Mukuralinda a expliqué que les deux pays n’ont pas conclu de traité d’extradition ni d’accord d’échange de suspects criminels.
Il a également indiqué que de nombreux Rwandais ont fui au Burundi après avoir participé au génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 au Rwanda, tout comme 16 Burundais ayant pris part à ce génocide.
"Le Rwanda a voulu conclure un accord d’échange de suspects criminels avec le Burundi, mais ce dernier a rejeté cette demande", a affirmé le porte-parole adjoint.
Mukuralinda a insisté sur le fait que bien que le Burundi ne puisse pas expulser ses citoyens, il était néanmoins responsable de mener des enquêtes et de les traduire en justice. Cependant, cette responsabilité n’a tout simplement pas été remplie.
Concernant les Burundais impliqués dans la tentative de coup d’État qui seraient actuellement au Rwanda, le porte-parole a expliqué que l’administration burundaise s’était retirée des pourparlers en cours sur cette question.
Mukuralinda a expliqué que plusieurs raisons justifient pourquoi un suspect de crime exilé ne peut pas être extradé d’un coup, notamment le fait que son cas soit en cours d’examen, son statut légal de réfugié et le fait qu’il ait interjeté appel de la décision de le renvoyer vers le pays d’où il a fui. C’était donc le sujet de discussion entre le Rwanda et le Burundi.
"C’est de ces sujets que nous discutions, mais les Burundais ne nous disent pas pourquoi ils ont décidé de se retirer des pourparlers", a regretté Mukuralinda.
Selon le Bureau du Procureur général rwandais, pas moins de 1148 fugitifs accusés de crimes graves, dont certains sont hébergés dans des pays voisins comme le Burundi, se cachent actuellement de la justice.

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