Cela semblait un retour au point de départ, 51 jours après la démission de Gabriel Attal. Emmanuel Macron avait envisagé de choisir entre Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve pour le poste, mais le Président se retrouve sans pouvoir finaliser sa décision, et l’administration est plus confuse que jamais. Un proche du Président résume la situation : « Emmanuel Macron est dans une impasse. Cette fois, il ne semble pas prêt à entamer un nouveau cycle de consultations... C’est une tempête sous un crâne, il doit tout recommencer. »
Mardi 3 septembre, les choses semblaient pourtant décidées. Emmanuel Macron avait contacté Gérard Larcher, le président du Sénat, pour lui annoncer la nomination de Xavier Bertrand le lendemain avant midi. Cependant, en soirée, Bernard Cazeneuve, informé qu’il n’était pas le choix retenu, partageait sa déception avec un ami.
Le mercredi matin, l’équipe présidentielle affirmait encore que les deux candidats étaient sur un pied d’égalité et se félicitait de voir le « jeu s’ouvrir » et le « mécanisme de décantation fonctionner ». Le Président souhaitait néanmoins continuer à confronter les points de vue. Mais, les heures passant, aucune annonce officielle ne fut faite.
Selon un ministre démissionnaire, « ni Bertrand ni Cazeneuve ne résistent à une censure ». En effet, l’option Xavier Bertrand n’était pas viable arithmétiquement. Face à lui, le Rassemblement national, les Socialistes, les Verts et les Insoumis, cumulant plus de 300 voix, suffisaient pour une motion de censure, alors que 289 sont nécessaires.
Pour Bernard Cazeneuve, les choses se compliquaient également. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, avait refusé de le soutenir d’emblée, ce qu’un partisan de l’ancien Premier ministre de François Hollande déplore : « Le PS a tué Cazeneuve en exigeant qu’il applique le programme du nouveau front populaire », commente un habitué de l’Élysée.
Dans sa quête d’un candidat parfait, Emmanuel Macron regarde à nouveau vers des profils comme celui de David Lisnard, François Baroin, ou Christine Lagarde, mais aucun ne semble tenir la route. Un soutien du président suggère de revenir à une recette éprouvée : choisir un maire méconnu du grand public, de centre droit, à l’instar d’Édouard Philippe ou Jean Castex, qui, sans passé ni passif, aurait moins de chances d’être censuré.
Toutefois, un expert de l’Assemblée nationale met en garde contre le risque d’un effet déceptif si un « monsieur personne » est choisi, craignant que l’Assemblée ne fasse payer à Emmanuel Macron ses hésitations.
Un regret émerge déjà parmi les proches du Président : celui de ne pas avoir nommé Lucie Castets d’emblée. Ainsi, la recherche doit recommencer, et il se pourrait qu’il n’y ait même pas d’annonce avant le lundi 9 septembre, malgré les promesses initiales du Président d’attendre la fin des olympiades.
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