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Le Burundi au bord du gouffre, entre crise économique et isolement diplomatique

Redigé par Bazikarev
Le 10 septembre 2024 à 12:29

Le Burundi est aujourd’hui sous les feux des projecteurs non pas pour ses avancées, mais pour ses multiples crises qui semblent le pousser toujours plus près du gouffre. Entre pénuries accrues et peur généralisée, la population cherche désespérément à fuir un pays où la survie quotidienne devient de plus en plus précaire.

« Le Burundi va mourir et tout le monde s’en fout », titre La Libre Belgique dans son édition du lundi 9 septembre 2024 pour résumer le désespoir qui s’empare de ceux restés dans le pays.

La situation sur place est alarmante, les pénuries de biens essentiels, notamment de carburant et de médicaments s’aggravent ce qui entraîne une inflation galopante qui frappe durement les citoyens déjà éprouvés.

L’article de la Libre Belgique cite un enseignant burundais anonyme qui exprimant une réalité sombre : « On peut faire quatre jours, parfois plus sans carburant ».

Cette rareté force les citoyens à des mesures désespérées, avec un marché noir florissant qui ne fait qu’exacerber la situation. « Le sucre est devenu introuvable, le sel est hors de prix comme certains fruits et légumes », ajoute-t-il, peignant le tableau d’un pays où même les biens de première nécessité deviennent un luxe.

La situation politique n’est guère plus réjouissante. Le président Evariste Ndayishimiye, au pouvoir depuis le décès de Pierre Nkurunziza en 2020, semble loin de répondre aux attentes de changement espérées.

Sa récente visite en Chine, où il a été vu tout sourire aux côtés du président Xi Jinping, contraste fortement avec la réalité de son pays. « Ndayishimiye a obtenu ce qu’il était venu chercher en Chine : des promesses », rapporte le journal, soulignant l’absence de solutions concrètes pour les urgences nationales.

L’article met également en lumière les tensions politiques internes exacerbées par une gestion autoritaire.

La répression des voix dissidentes est monnaie courante, et les disparitions forcées ne sont pas rares à Bujumbura, la capitale, illustrant la paranoïa sécuritaire qui règne.

Les espoirs de réforme semblent vains face à une administration qui recycle les pratiques de l’ancien régime Nkurunziza.

Maître Armel Niyongere, secrétaire général de l’ONG SOS Torture/Burundi, maintenant en exil, témoigne à la libre Belgique de cette continuité décevante : « On va dire qu’ils sont très compréhensifs eu égard au régime et de ses turpitudes ».

À l’international, malgré les levées de sanctions par l’Union européenne, la situation n’a guère progressé. Les promesses de réforme semblent avoir été oubliées, et le pays reste isolé, son économie en berne et son peuple désespéré. « Le Burundi, c’est l’exemple type de la crise oubliée, que personne ne veut voir », conclut Niyongere, soulignant l’indifférence internationale face à la détresse burundaise.

Avec les élections législatives prévues pour le printemps, l’avenir politique du Burundi reste incertain.

Les citoyens, épuisés par des années de crise et de mauvaise gestion, ont peu d’espoir en l’efficacité de ce scrutin pour améliorer leur quotidien.

Comme le dit un autre enseignant dans l’article de la Libre Belgique : « Les enfants viennent à l’école] mais arrivent exténués et le plus souvent le ventre vide. On ne peut pas apprendre dans ces conditions."

Le Burundi de 2024 est un pays en crise, où les pénuries, la répression et l’isolement diplomatique dessinent un avenir incertain pour ses citoyens. Alors que le monde semble détourner le regard, la situation au Burundi demande une attention et une action internationale urgente pour éviter une catastrophe humanitaire de plus grande envergure.


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