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La lourde révélation de 714 victimes du génocide contre les Tutsi, découvert à Huye depuis octobre 2023

Redigé par Bazikarev
Le 5 février 2024 à 04:03

Le nombre tragique de restes de victimes du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994 retrouvés dans le district de Huye, au Rwanda, a atteint 714, selon des rapports récents d’Ibuka, l’organisation faîtière des survivants du génocide. Cette recherche, commencée en octobre 2023, a révélé des détails troublants sur un passé dissimulé sous les maisons de ce district.

Theodate Siboyintore, représentant d’Ibuka dans le district de Huye, a détaillé que la découverte a commencé sur la propriété de Jean Baptiste Hishamunda et de sa fille, Seraphine Dusabemariya, où initialement 313 corps ont été trouvés. Le décompte a dramatiquement augmenté à 714 au 5 février, avec 401 restes supplémentaires découverts dans un terrain voisin appartenant à Mediatrice Uwimana.

En réponse à ces découvertes, le Bureau d’Investigation du Rwanda (RIB) a arrêté et placé en détention provisoire Uwimana et cinq autres individus, y compris Hishamunda (86 ans), Dusabemariya (61 ans), Pierre Habimana (89 ans), Mariani Musasangohe (50 ans) et Marie Josee Uwabega (53 ans), pour avoir dissimulé des informations sur les restes des victimes. Sifa Nyirakiromba (68 ans), impliquée dans le même dossier, a été libérée sous caution.

Le processus de découverte a commencé involontairement en octobre 2023 lorsque des ouvriers construisant une clôture autour du complexe de Hishamunda dans le secteur de Ngoma ont trouvé six corps. Des fouilles subséquentes, qui ont inclus la démolition de la maison principale, ont conduit à la découverte de plus de victimes. Cette zone était connue pour être habitée par des soldats du régime génocidaire, y compris le fils de Hishamunda, actuellement emprisonné pour crimes de génocide.

Dusabemariya, ayant hérité du terrain de Hishamunda, a initié les travaux d’aménagement paysager qui ont conduit à cette découverte macabre. Les proches et voisins, y compris Dusabemariya, Musangangohe et Uwabega (enfants de Hishamunda), ainsi que Habimana et Uwimana (voisins), ont été impliqués dans cette affaire.

Dissimuler des informations sur les restes de victimes du génocide est un crime grave selon la loi rwandaise. Conformément à la loi n° 59/2018 du 22/8/2018 sur le crime d’idéologie du génocide et des crimes connexes, de telles actions sont passibles d’une peine d’emprisonnement d’au moins sept ans et au plus neuf ans, avec une amende d’au moins 500 000 Frw et au plus 1 000 000 Frw.

Alors que le Rwanda se prépare à marquer le 30ème anniversaire du génocide perpétré contre le Tutsi, Theodate Siboyintore exhorte le public, en particulier les jeunes, à apprendre et comprendre l’histoire du pays.

Les activités commémoratives de cette année, sous le thème "Rubyiruko amateka yawe" (Jeunesse, connais ton histoire), visent à rendre hommage aux victimes et à éduquer les générations futures.


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