L’objectif principal de cette formation est de fournir aux participants des connaissances approfondies sur la législation foncière en vigueur, notamment la loi de 2021, ainsi que sur les lois relatives aux familles, car les litiges fonciers sont souvent liés à des questions de succession et de partage de biens matrimoniaux. Ces sessions incluent également des techniques de médiation pour encourager des solutions rapides et efficaces, sans recourir aux tribunaux.
Emmanuel Ngomiraronka, représentant de l’ONG Landesa, a précisé que la formation cible les responsables fonciers du district et des secteurs, avec pour but d’améliorer leur compétence dans la résolution des conflits. Selon lui, cette démarche permettra de désengorger les tribunaux en favorisant des solutions à l’amiable.
William Munyaneza, Secrétaire Exécutif du secteur de Nyarubuye, a exprimé son enthousiasme face à cette initiative. Il a rappelé que des erreurs avaient été commises lors du recensement national des terres, où des personnes avaient reçu des titres pour des parcelles qui ne leur appartenaient pas. « Ces personnes se tournaient alors vers les tribunaux, mais de nombreux cas auraient pu être réglés par la médiation. Grâce à cette formation, nous serons mieux préparés à offrir des solutions efficaces et rapide aux citoyens, » a-t-il ajouté.
Christine Uwase, responsable foncière du secteur de Mahama, a également souligné l’importance de ces sessions de formation. Elle a fait remarquer que de nombreux membres des comités fonciers n’avaient jamais été formés, ce qui pouvait mener à des décisions erronées. « Cette formation va améliorer notre capacité à aider les citoyens à résoudre les problèmes fonciers de manière adéquate, » a-t-elle déclaré.
Marie Grace Nishimwe, Directrice Générale de l’Office National des Terres, a quant à elle expliqué que bon nombre de citoyens, ainsi que certains responsables locaux, ne maîtrisent pas les lois foncières. Elle a aussi précisé que les litiges de bornage devraient être vus comme des discussions susceptibles d’être résolues à l’amiable, plutôt que comme des conflits.
Elle a ajouté que certains citoyens avaient enregistré des terres qui ne leur appartenaient pas, et que l’Office des Terres travaillait avec les autorités locales pour rectifier ces erreurs sans passer par la voie judiciaire. « Nous appelons à la collaboration des responsables locaux pour faciliter ces ajustements, » a-t-elle déclaré.
Dans le cadre de cette opération, il a été signalé que le recensement avait révélé 28 000 parcelles de terre sans informations complètes à Kirehe. À ce jour, des informations ont été recueillies pour 6 000 d’entre elles, dont 3 000 ont été enregistrées dans le registre foncier national.
Cette formation constitue une avancée majeure dans la gestion des conflits fonciers au Rwanda et marque un pas de plus vers une meilleure administration foncière au niveau local.
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