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Kalikera attaque en règle le prix Nobel Dr Denis Mukwege pour s’être solidarisé avec les violeurs des trois femmes Banyamulenge

Redigé par Tristan R. Kalikera
Le 5 août 2020 à 10:32

Un certain Tristan R. Kalikera écrit une lettre ouverte au Prix Nobel Dr Denis Mukwege, le réparateur des femmes de l’Hôpital de Panzi en ville de Bukavu de l’Est de la RDC.

Kalikera soupçonne ce grand homme de tomber bas en se retenant de dénoncer les hommes en armes qui ont, sur les plateaux de Mulenge, au sud Sud Kivu, violé trois femmes Banyamulenge puis leur ont coupé les seins et autres organes génitaux. Pire encore, cet écrivain se révolte de voir le même docteur crier et ameuter le monde entier quand le Quartier général de « ces criminels » (Kipupu) est attaqué.

Les Banyamulenge ne savent pas qu’une guerre médiatique tue plus que la Kalashnikov. Quand ils sauront utiliser leurs comptes twitter, instagram et facebook avec les photos des exactions des groupes mai mai sur eux, alors la Communauté internationale et la congolaise comprendront qu’ils luttent pour leur sécurité. Ce n’est que là alors que les FARDC pourront comprendre qu’elles pourront y déployer de nombreux détachements composés de nombreux soldats originaires de cette grande contrée.

Ci après la lettre adressée à Denis Mukwege dénonçant sa malhonnêteté intellectuelle à propos de cette situation délétère dans cet Est de la RDC

Ne trahissez pas le testament d’Alfred Nobel - Ne quittez pas la cour des grands hommes au service des criminels xénophobes (Lettre ouverte).

Cher Dr. Denis Mukwege, C’est avec grand plaisir et beaucoup d’enthousiasme que j’ai appris de nouvelle sur votre récompense par le prix Nobel de la paix 2018. Deux raisons justifiaient mon émerveillement. Premièrement, parce que le hasard a fait que je sois né à l’hôpital de Lemera pendant que vous y exerciez votre noble métier de médecin. Maman me parlait souvent de vous et ne tarissait pas d’éloges et d’admiration à votre endroit.

Deuxièmement, parce que le sort nous unit par la patrie que nous avons en commun. Vous êtes mon compatriote, et de surcroit originaire de Kaziba à quelques pieds de Rurambo-village et terre de mes ancêtres. Vous avez ainsi fait ma fierté, notre fierté, chacun se faisant à l’idée que vous deveniez depuis 2018, le modèle qui devrait inspirer les ressortissants de ce grand et beau pays, qu’est la RDC. Un pays qui attend beaucoup de votre influence et de votre talent pour sa reconstruction.

Toutes mes félicitations Docteur.
Votre récompense a redoré l’image de notre pays ternie par une histoire marquée de nombreux échecs. Dans un pays très divisé qu’est la RDC, vous êtes le seul messager de la paix, de l’amour du prochain et de la cohésion sociale. Vous êtes l’homme qui se tient au milieu du village pour rassembler toutes les filles et tous les fils de ce pays sans la moindre exclusion.

Un silence complice ou partisan avec les violeurs et tueursMai Mai
Hélas, le silence par lequel vous vous êtes illustré face à la crise qui sévit dans les Hauts-Plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga depuis 2017 m’a surpris. Par crise, je fais allusion à la qualification de ce conflit telle que retenue par le Groupe d’Experts sur la République démocratique du Congo (S/2019/974). Pire encore, votre silence observé vis-à-vis d’actes de viol dont ont été victimes trois femmes originaires de la Communauté Banyamulenge, à Minembwe en avril 2020 et dont le monde entier a appris l’horreur m’a ahuri.

En effet, et comme vous le savez, ces femmes ont été violées, leurs seins et organes génitaux mutilés. Elles n’étaient pas réparables même si elles vous seraient parvenues tellement les violeurs et coupeurs de seins se sont résolus de boucler leur macabre forfait par leur ôter la vie sur les champs, après les avoirs sauvagement violées.

Quand Kipupu eclate, vous sortez de votre silence
Si votre silence m’a laissé perplexe, votre récente sortie et prise de position face à l’attaque de Kipupu, QG des criminels présumés (violeurs et tueurs) de ces trois femmes Banyamulenge, m’ont tout simplement sidéré. Comment est-il possible que cela émane d’un prix Nobel de la paix, combattant pour la dignité des femmes, comme certains vous qualifient, et de surcroît d’un gynécologue-obstétricien congolais ayant choisi de dédier son prix à toutes les victimes de violences sexuelles dans le monde ?

Que diront les enfants allaités par les seins de ces mamans victimes de viol quand, à leur âge de raison, ils prendront connaissance de votre Tweet condamnant l’attaque contre le camp des criminels ayant réussi, après leur forfait, à regagner leur bastion en toute quiétude et en toute impunité ? Quel jugement feront-ils de vous lorsqu’ils apprendront votre silence couplé de votre prise de position partiale et cauteleuse ?

Ne dit-on pas qu’en grandissant, le cerveau de l’enfant se construit en miroir de celui de ses parents ! Vous n’y ’avez peut- être pas pensé. Peutêtre que votre chargé de communication vous a suggéré un mauvais texte. Je n’arrive pas à comprendre. Vos prédécesseurs lauréats du même prix y auraient certainement pensé avant d’entreprendre quelque initiative que ce soit.

Une injustice commise quelque part (...) est une menace à la justice...
A votre place Martin Luther King Jr. répéterait ce qu’il l’a déjà dit, à savoir, je cite : “une injustice commise quelque part dans le monde est une menace à la justice partout ailleurs”. Comme pour dire qu’il n’oserait pas exclure les Banyamulenges en général, et les femmes violées en particulier.

Le président Nelson Mandela ne nous a-t-il pas édifié par sa sagesse en nous rappelant que « c’est facile de tout casser et de détruire, les héros sont ceux qui font la paix et qui construisent » !

Ne trahissez pas le testament d’Alfred Nobel -
Ne quittez pas la cour des grands hommes au service des criminels xénophobes. Voilà ce que nous attendons d’un prix Nobel : engager les belligérants sur le chemin de la paix et de la réconciliation. « (…) Les gens doivent apprendre la haine et on peut leur apprendre à aimer car l’amour naît plus naturellement dans le cœur de l’homme que son contraire » (Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté (1996).

Vous donc aussi, puisque vous êtes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetez tout fardeau et le péché qui vous enveloppe si facilement, et courez avec persévérance dans la carrière qui vous est ouverte, celle des prix Nobel de la Paix (Hébreux 12 :1).

Ne decevez pas votre mission de paix
Pour finir, je tiens à vous rappeler que le prix Nobel de la paix récompense entre autres, la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples selon les volontés, définies par le testament, d’Alfred Nobel. Ne le décevez surtout pas, ne décevez pas la compagnie des grands hommes dont vous faites désormais partie.

Ne décevez pas le pasteur Mukwege, votre pere (paix à son âme) qui a prêché l’amour entre les communautés et qui a logé beaucoup d’élèves Banyamulenge chez-lui. N’agissez pas en politicien ordinaire qui court vers des intérêts sordides mais plutôt en homme de paix. A l’instar de Mahatma Gandhi, nul homme qui aime son pays ne peut l’aider à progresser s’il ose négliger le moindre de ses compatriotes.

Banyamulenge lives matter !
Les Banyamulenges sont vos compatriotes, ils auraient également aimé vous entendre crier pour leur secours et justice. Ils sont aussi des humains, leur vie est aussi sacrée comme toute autre vie sur terre - Banyamulenge Lives matter.

Œuvrez pour la paix et l’amour, ce qui est digne d’un prix Nobel de la paix et le monde vous en sera reconnaissant comme il l’a déjà fait lorsqu’il vous a distingué. Quant à mon peuple, le Dieu de la Bible est toujours du côté des opprimés, sans ou avec vous, ils seront secourus...


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