Après avoir échappé à la justice pendant 23 ans, il a été retrouvé et arrêté en 2020 à Asnières-sur-Seine, vivant incognito sous une fausse identité. Tout semblait indiquer que Kabuga serait enfin jugé pour son rôle présumé dans l’une des pires tragédies de l’histoire moderne, le génocide contre les tutsi au Rwanda. Cependant, un obstacle majeur se présente : son état de santé défaillant.
Cette tournure des événements a suscité un débat animé parmi les juristes. Alors que certains plaident pour la nécessité d’une justice, même symbolique, d’autres estiment qu’il serait inhumain de poursuivre un homme en mauvaise santé.
Ce dilemme juridique et moral a engendré une grande déception, en particulier parmi ceux qui attendaient que le procès mette en lumière la vérité sur le rôle de Kabuga.
Son implication présumée dans le financement de la radio RTLM, instrument majeur de propagande génocidaire, son soutien aux milices Interahamwe et ses liens avec le journal dirigé par Hassan Ngeze, rendaient son procès d’autant plus crucial pour la compréhension historique du génocide.
Le Mécanisme résiduel pour les tribunaux pénaux internationaux, qui avait repris les dossiers non résolus du TPIR après sa fermeture en 2015, avait placé le cas de Kabuga parmi ses priorités. Il était l’un des trois dossiers majeurs restants, les autres étant ceux de Protais Mpiranyi et de l’ancien ministre de la défense, Augustin Bizimana.
Néanmoins, face à la situation actuelle, le principe juridique "non bis in idem" pourrait clore définitivement l’affaire Kabuga.
Ce principe stipule qu’on ne peut pas juger une personne deux fois pour le même délit. Par conséquent, si Kabuga n’est pas jugé maintenant, il pourrait ne jamais l’être.
Une telle issue laisse un vide dans la quête de justice et de vérité sur le génocide contre les tutsi, et la véritable étendue de la participation de Kabuga pourrait demeurer une énigme.

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