Autrefois centrées sur des délits comme la fausse monnaie ou les passeports frauduleux, les investigations d’Interpol embrassent désormais un éventail plus vaste de menaces, dont celui d’une ère moderne connecté à Internet, la cybercriminalité.

Malgré cette évolution, la philosophie reste inchangée : faciliter les arrestations et extraditions par l’intermédiaire des "notices rouges".

Cette organisation n’a pas force d’intervention directe, mais elle joue un rôle pivot, informant les polices du monde entier grâce à un canal sécurisé et 19 bases de données regroupant des informations sur des crimes divers, de la traite d’êtres humains au vol de documents, à la cybercriminalité.

Leur efficacité est avérée : chaque jour, ces bases sont sollicitées pour 16 millions de recherches en moyenne.

Ses succès récents sont notables : des passeurs de clandestins en Afrique ont été appréhendés, un gang international de phishing a été démantelé, et des barons du trafic de cocaïne ont été arrêtés, comme le rapporte Peter De Buysscher, vice-président d’Interpol.

Cependant, Interpol n’est pas exempt de controverses. Des "notices rouges" ont parfois été détournées par des régimes totalitaires pour traquer des opposants politiques. Face à cette réalité, un groupe spécialisé veille au respect de l’article 3 d’Interpol, prohibant toute intervention dans des affaires à caractère politique, militaire, religieux ou racial.

Dans un monde toujours plus numérisé, où les cybercriminels exploitent chaque faille, Interpol s’érige en rempart contre les cybers menaces, transcendant les frontières nationales pour contrecarrer des malfaiteurs toujours plus ingénieux.