Guillaume Ancel, qui avait participé à l’opération Turquoise n’a eu de cesse d’exiger des explications sur la politique française au Rwanda de l’époque du génocide.
Il est de ceux qui ont dénoncé cette opération militaire qui n’avait d’humanitaire que de nom.
Le justice vient de le condamner à 2000 euros d’amande avec sursis pour « diffamation publique » envers un fonctionnaire public dans une quinzaine de tweets et des articles parus sur son blog.
La 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, spécialisée dans les délits de presse n’a pas retenu la charge « d’injure publique ».
Il doit néanmoins verser un euros symbolique au plaignant et retirer les extraits jugés diffamatoires sur son compte Twitter et son blog.
Hubert Vedrine défend mordicus la politique menée par François Mitterrand au Rwanda entre 1990 et 1994 en dépit des évidences du rapport des historiens sur le rôle de la France au Rwanda durant la même période.
Guillaume Ancel explique depuis longtemps que ses écrits sont destinés à demander des explications aux responsables de la politique française au Rwanda.
Il se désole que le jugement ne dise rien du rôle d’Hubert Vedrine dans « ce désastre français qu’a été le Rwanda ».
La publication du rapport Duclert a calmé les débats passionnels qui animés les pros et antis politique française au Rwanda.
Ce rapport basé sur les archives officielles a conclu à des « responsabilités lourdes et accablantes » de la France et mis en cause l’entourage du Président pour « aveuglement idéologique ».
Les tenants de la défense aveugle de la politique désastreuse de Mitterrand au Rwanda ont fait le choix d’une guérilla judicaire.
Outre Guillaume Ancel, le journaliste Patrick de Saint Exupéry, présent aussi lors de l’opération Turquoise et auteur du livre « Complices de l’inavouable, la France au Rwanda ».
Il estime que comme citoyen français il ne peut accepter, comme beaucoup d’autres, de servir de paravent à des hommes qui, après avoir aspiré aux charges, esquivent les responsabilités.
Ce dernier a subi pendant des années un véritable harcèlement judicaire. Trente-deux actions en justice pour avoir osé écrire sur l’affaire du soutien de la France aux génocidaires.
Il y en a en France qui ont refusé de se contenter de la version officielle, le rapport Duclert a couronné leurs efforts et leur courage.
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