Accusé de "génocide, crimes contre l’humanité et participation à une conspiration" pour commettre ces crimes, ce procès survient 29 ans après les événements. Il s’agit du cinquième procès en France lié au génocide des Tutsis au Rwanda en 1994.
Ce procès historique, filmé pour les archives de la justice française, verra le témoignage de plus d’une centaine de personnes. Nombre d’entre eux se déplaceront du Rwanda, tandis que d’autres seront entendus par vidéoconférence, certains depuis les prisons du Rwanda, où ils purgent leur peine pour participation active au génocide commis contre les tutsi de 1994.
Aux 40 parties civiles déjà constituées, d’autres demandes ont été ajoutées à l’ouverture du procès. Leur nombre pourrait donc atteindre près de 100, principalement des survivants et des proches de victimes, ainsi que des associations de victimes comme le Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR), Ibuka et la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (Licra).
L’accusé, connu sous plusieurs noms - Philippe Hategekimana, alias Biguma, alias Hakizimana, alias Philippe Manier - a dû répondre à de lourdes accusations. La question de son identité a été un sujet de débat, ses avocats Alexis Guedj, Emmanuel Altit et Fabio Lhote ayant tenté sans succès de repousser le procès en raison de ce doute.
Hategekimana est accusé d’avoir érigé des barrages sur le territoire de la gendarmerie de Nyanza, où il était adjudant-chef, dans le cadre d’une politique visant à filtrer la population, identifier les Tutsis en fuite et les exterminer.
Il est également accusé d’avoir assassiné plusieurs dizaines de personnes à deux de ces barrages et d’avoir joué un rôle central en organisant et en dirigeant des massacres sur les collines de Nyabubare et de Nyamure.
Toutefois, Hategekimana affirme qu’il n’a pas participé à ces massacres. Il soutient que son rôle au sein de la gendarmerie de Nyanza était principalement administratif, s’occupant de la répartition des différentes unités, et qu’il se rendait rarement sur le terrain.
Il prétend avoir aidé les réfugiés fuyant Kigali et les premiers massacres dans la capitale, et n’avoir jamais adhéré à l’idée que les Tutsis étaient l’ennemi.
Après que l’affaire ait été rendue publique en 2015, Hategekimana a fui vers le Cameroun, où vit sa fille. Il a été arrêté en novembre 2018 par les autorités camerounaises et extradé en France en février 2019. Il a passé plus de quatre ans en détention préventive à Nanterre.
Interrogé par le président du tribunal sur sa fuite au Cameroun, Hategekimana a insisté sur le fait qu’il avait l’intention de revenir en France "plus tard", avec son épouse. Il a également admis avoir menti sur les raisons "humanitaires" de son séjour au Cameroun, expliquant que c’était simplement une excuse pour prolonger son séjour.
"Je pensais qu’un pays chaud serait bon pour ma santé", a-t-il déclaré.
Le procès de Hategekimana se poursuivra à Paris jusqu’au 30 juin.
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