Ancré dans une dynamique de confrontation persistante, ce mouvement armé demeure l’épicentre des revendications et dénonciations des persécutions systématiques des tutsi congolais, grevant de son empreinte indélébile le devenir politique et sécuritaire du pays tout entier.
Issu des vestiges du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), le M23 s’est cristallisé autour du ressentiment né du non-respect par Kinshasa des engagements souscrits dans l’Accord du 23 mars 2009.
Sous la férule de chefs de guerre aguerris, à l’instar de Bosco Ntaganda et Sultani Makenga, il s’est illustré par des faits d’armes spectaculaires, dont l’occupation fulgurante de Goma en novembre 2012, suivie d’un retrait tactique sans combat en 2013, contraint par la montée en puissance de la brigade d’intervention de la MONUSCO. Or, si les armes se sont tues un temps, les griefs demeuraient intacts, enkystés dans une inertie politique qui n’a jamais su en épouser la gravité ni en conjurer les germes.
Après une décennie d’accalmie illusoire, ponctuée d’une tentative de pourparlers avortée sous l’égide de Gilbert Kankonde, alors ministre de l’Intérieur de Félix Tshisekedi, le M23 a repris le chemin des hostilités en novembre 2021, invoquant le parjure de Kinshasa face aux engagements jadis énoncés.
Dès lors, il s’est engagé dans une fulgurante campagne militaire, arrachant aux forces loyalistes des positions stratégiques telles que Rutshuru, Masisi et Nyiragongo, tout en projetant son ombre menaçante sur les cités névralgiques de Goma et Bukavu.
Face à cette ascension inexorable, une coalition pléthorique, regroupant les FARDC, les FDLR, des mercenaires aguerris, un imposant contingent burundais et les forces de la SADC, s’est vue impitoyablement mise en déroute, révélant l’ampleur du rapport de force et l’impéritie des réponses conventionnelles.
Malgré les injonctions internationales à un cessez-le-feu et les appels répétés à la négociation, la situation demeure en suspens, prisonnière d’une équation dont les inconnues se multiplient au fil des luttes d’influence et des velléités belliqueuses du gouvernent congolais.
Douze ans après son avènement, le M23 incarne l’échec manifeste des solutions militaires et la nécessité impérieuse d’une refondation politique, seule à même d’enrayer le cycle morbide des insurrections récurrentes. Car seule une approche diplomatique rigoureuse, dénuée d’ambiguïtés et affranchie des postures dilatoires, pourra prétendre à l’élaboration d’un équilibre pérenne, où les armes céderaient enfin le pas à la raison et où la paix ne serait plus un mirage, mais une perspective tangible.

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