Chaque jour, le paysage urbain de Kigali change avec la construction de nouveaux immeubles et gratte-ciel, transformant la ville de façon spectaculaire par rapport à il y a dix ans. Cependant, ce développement rapide n’est pas accompagné par une culture de souscription aux assurances, une situation que les experts économiques jugent préoccupante.
Selon Rwangombwa, cette transformation économique devrait s’accompagner d’une sensibilisation accrue à l’importance de souscrire des assurances. « Nous avons peut-être la chance de ne pas faire face fréquemment à des incendies ou des sinistres majeurs, mais cela ne signifie pas que nous en sommes à l’abri », a-t-il averti. Il a comparé l’absence d’assurance à « marcher pieds nus sur des épines », un risque constant pour les biens et les activités non couverts.
Les statistiques du Ministère en charge de la Gestion des Urgences révèlent qu’en 2023, 228 maisons ont été endommagées par des incendies, tandis que 7 454 bâtiments ont été détruits ou touchés par des catastrophes naturelles. Le Gouverneur a souligné que, dans un contexte de changement climatique, les risques augmentent : « Les catastrophes sont désormais plus fréquentes qu’avant. Les tempêtes, les inondations et autres phénomènes imprévus détruisent des maisons et des récoltes. C’est dans ces moments que l’assurance joue un rôle crucial, car l’État ne peut pas tout prendre en charge. »
Rwangombwa a également mis en lumière le rôle que la technologie pourrait jouer pour encourager une plus grande adoption des services d’assurance. « Le secteur des assurances reste à la traîne en matière de numérisation. Contrairement à Mobile Money, où vous pouvez facilement transférer de l’argent ou effectuer des paiements, l’assurance n’a pas encore atteint ce niveau d’accessibilité numérique. Nous devons donc réfléchir à la manière d’utiliser la technologie pour développer ce secteur », a-t-il souligné.
Dr Corneille Karekezi, Directeur Général d’AfricaRE, Institution régionale de réassurance de premier plan dédiée au continent africain, partage cet optimisme. Il estime que la technologie offre des solutions pour accroître l’accès aux assurances. « Autrefois, collecter même de petites primes d’assurance était un défi. Aujourd’hui, grâce à la technologie et aux moyens de communication modernes, il est plus facile et moins coûteux d’atteindre les clients et de faciliter le paiement des primes », a-t-il expliqué.
Selon une étude FinScope menée en 2024, le nombre de Rwandais ayant recours aux services d’assurance est en nette progression, passant de 17 % en 2020 à 27 %, soit plus de 2,1 millions de personnes. Malgré ces progrès, le défi reste immense, notamment à Kigali, où la majorité des biens et des activités demeurent non assurés.
Le message est donc clair : face aux risques croissants liés au changement climatique et à l’urbanisation rapide, la souscription à des assurances est une nécessité pour protéger les investissements et assurer une sécurité financière en cas de catastrophe. Le Rwanda doit encore franchir un cap en matière de sensibilisation et d’accès aux assurances pour mieux protéger sa population et ses biens.
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