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Alerte rouge sur l’Est de la RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 20 juin 2023 à 10:48

Deux journalistes indépendants reviennent des zones occupées par le M23 et racontent leur périple. Pendant huit jours, Adeline Umutoni et Marc Hoogsteyns se sont immergés successivement dans Rutshuru, Kiwanja, Mabenga, Mateba, Chengerero, Bunagana, Rugari, Kibumba et dans quelques autres endroits.

Sur leur blog « kivu-press-agency.ghost.io », ils racontent ce qu’ils ont vu et ce qu’ils ont entendu dans leurs échanges avec des militaires du M23 et les autorités civiles, les membres de la société et la population.

Ces journalistes qui bravent tous les risques pour réaliser un travail de recherche approfondi, de vérification des faits, d’une analyse détaillée pour déceler et exposer des informations fiables de première main et inaccessibles autrement au public.

Tous leurs interlocuteurs qui sont analystes, diplomates, conseillers militaires, officiers supérieurs FARDC ou Monusco indiquent, sans ambages, que la RDC prépare une attaque d’envergure et qu’il va y avoir un embrasement. Tous les signaux sont au rouge.

De l’achat des armes lourdes jusqu’aux drones Chinois à l’engagement des nouveaux mercenaires à caractère offensif, en passant par l’occupation des positions cédées par le M23, tout indique que les FARDC sont en passe d’attaquer le M23 sur plusieurs positions simultanément.

Ces derniers expliquent qu’ils sont au courant des préparatifs et qu’ils s’apprêtent également à riposter à la mesure des attaques.

Déjà qu’on assiste à des actes de provocation. La coalition FARDC/FDLR, Nyatura, Mai Mai et mercenaires ont brûlé les villages, tués du bétail des tutsi, pillés au vu et au su de tout le monde. Sans obtenir la réaction du M23.

Ils ont remarqué que les grands médias internationaux ne veulent plus couvrir la guerre en RDC qui leur coûte plus cher. Alors ils se contentent des articles et opinions souvent biaisés de Human Rights Watch qui a déjà démontré sa partialité dans ce conflit.

Bien plus, les experts des nations se comportent comme des girouettes, ils suivent la direction du vent.

En clair, leurs papiers sont politiquement orientés en fonction des intérêts de la Monusco et non de la réalité de terrain. On avait vu combien la Monusco s’était décrédibilisée avec son fameux rapport sur Kishishe.

Sans descente de terrain, avec les témoignages des proches des FDLR, c’était pour s’acheter la reconduction car on se souvient que le gouvernement avait téléguidé les pillages et la casse contre les installations de la Monusco.

Vient s’ajouter l’interdiction des services du ministre Muyaya aux correspondants de presse étrangers de couvrir la zone voire même de reprendre les déclarations du M23 au risque de se voir retirer l’accréditation.

La crédibilité et la fiabilité de l’information deviennent un véritable casse-tête dans cette situation.

Ces allégations des deux journalistes qui semblent être corroborées par d’autres sources marquent une escalade inquiétante des tensions.

Mais elles soulignent encore une fois la complexité des conflits en RDC qui implique une centaine des groupes armés et ou les alliances sont souvent fluides et changeantes.

L’imminence d’une offensive de grande envergure contre le seul M23 pose des questions urgentes sur la stabilité régionale.

Le gouvernement congolais semble tourner le dos au dialogue politique ainsi qu’aux efforts régionales soutenues par la communauté internationale au point de les saboter. Ce qui aggrave la situation et hypothéque sa population.


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