Cette requête a été formulée mercredi 28 février, lors d’une session au sein de la Chambre Spéciale pour les Crimes Internationaux et Transfrontaliers de la Haute Cour, située à Nyanza, au Sud du Rwanda. Lors de l’audience précédente, la parole avait été principalement accordée à la défense de l’accusée. Toutefois, mercredi, l’accusation a également eu l’opportunité de présenter son dossier.
L’accusation a soutenu que, sur la base des preuves disponibles, Munyenyezi devrait être condamnée à la réclusion à perpétuité pour des chefs d’accusation incluant la planification du génocide, l’incitation au génocide, la complicité dans le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994, et la complicité dans le viol en tant qu’acte de génocide, tous prétendument commis dans l’ancienne préfecture de Butare.
D’un autre côté, Munyenyezi et son équipe de défense ont plaidé pour son acquittement et sa libération, affirmant qu’au cours du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994, elle se trouvait à l’Hôtel Ihuriro appartenant à sa belle-mère Pauline Nyiramasuhuko, qui était alors Ministre de la Promotion de la Famille et du Genre.
Ils ont argué que Munyenyezi était avec plus de 60 personnes à l’hôtel, suggérant que si des crimes y avaient été commis, cela aurait été su. L’accusation lui reproche d’avoir amené des filles à l’hôtel pour que son mari Shalom Ntahobari et la milice Interahamwe les violent.
Munyenyezi a nié ces allégations, affirmant qu’il lui aurait été impossible de procurer des femmes et des filles pour son mari. Elle a en outre soutenu que les barrages routiers auxquels elle est accusée d’avoir participé, où des Tutsi ont été tués, n’étaient pas des endroits où elle se trouvait, puisqu’elle était à l’Hôtel Ihuriro, s’occupant de son jeune enfant et étant également enceinte.
Félicien Gashema, l’un des deux avocats représentant Béatrice Munyenyezi, a déclaré au tribunal que la demande de l’accusation ne devrait pas être accordée car elle n’a pas fourni suffisamment de preuves des crimes dont son client est accusé.
Il a déclaré : "Le témoignage des témoins, lorsqu’il est corroboré, est pris pour vérité, mais les témoins accusant [Munyenyezi] ne sont pas d’accord, donc, notre client devrait être protégé par cela."
La décision du tribunal concernant le cas de Munyenyezi, extradée par les États-Unis, sera rendue le 27 mars 2024.
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